Patrick Gauthier / Rive-Sud Express –
Avant d’acheter ma première voiture neuve, j’ai acheté 5 voitures usagées: 3 bons achats, 2 fiascos. Aujourd’hui, j’écris ce texte comme si c’était une lettre envoyée dans le passé au gars que j’étais il y a 20 ans, pour l’aider à éviter 2 échecs et un lot de tristesse inutile.
Pour éviter les échecs, il faut respecter 5 règles.
Quand c’est trop beau pour être vrai, c’est faux. Si le véhicule affiche très peu de kilométrage pour son âge, c’est louche. Photo : Getty images
RÈGLE 1 : Divisez par 100 la valeur d’un véhicule dont vous ne pouvez faire l’essai routier avant l’achat. Ainsi, dans un encan de faillite, un véhicule qui pourrait valoir 5000$ n’en vaut que 50$ (pas même 500$, parce qu’il est possible que la personne saisie ait saboté le véhicule avant que le huissier s’en empare).
RÈGLE 2 : Faites inspecter le véhicule par un mécanicien de votre choix. L’inspection mécanique est nécessaire mais le mécanicien peut être ou ne pas être recommandé par l’APA ou par CAA (http://www.apa.ca/servicesapa_inspection.asp ou https://www.caaquebec.com/fr/sur-la-route/services/inspection-dun-vehicule/). Ça coûte environ 150$, mais ça permet d’éviter de perdre 2000$.
RÈGLE 3 : Quand c’est trop beau pour être vrai, c’est faux. Si le véhicule affiche très peu de kilométrage pour son âge, c’est louche.
RÈGLE 4 : Notez le NIV (Numéro d’identification du véhicule) qui se trouve au bas du pare-brise, côté conducteur, et consulter le site https://www.carproof.com/fr/accueil afin de vous asssurer qu’il ne s’agit pas d’un véhicule volé, de savoir qui étaient les propriétaires précédents et, avec un peu de chance, quel était le nombre de km au compteur lors des transactions antérieures impliquant ce même véhicule. Selon le site de l’Office de la protection du consommateur du Québec (http://www.opc.gouv.qc.ca/consommateur/bien-service/vehicule/auto-achat/conseils-de-consommation/avant-dacheter-une-auto-doccasion-chez-un-commercant/faire-verifications/#.VEHwivl5Oj8), vous pouvez exiger d’obtenir les coordonnées de l’ancien propriétaire du véhicule et communiquer avec lui afin de vérifier la véracité des faits qui vous sont présentés.
RÈGLE 5 : Négociez. Débutez par exemple en offrant 35% de moins que le prix affiché. Si l’on vous propose de couper la poire en 2 (donc 17%), répliquez immédiatement en proposant de séparer votre demi-poire (26%). Quand le vendeur ira faire valider le prix par son directeur, il reviendra avec un prix supérieur. Rendez-lui la monnaie de sa pièce en consultant votre conjoint ou conjointe par téléphone. Dites, pour que le vendeur l’entende, que c’est trop cher, que vous ne pouvez pas vous le permettre. En raccrochant, annoncez que la transaction sera impossible, insistez sur vos moyens limités puis demandez des pneus supplémentaires, etc. Retenez que pour obtenir une vente rapide, le vendeur est toujours prêt à faire des sacrifices supplémentaires. Et le seul moyen de vérifier que le prix optimal est atteint est de s’assurer qu’il n’accepte plus d’en faire aucun. Quand vous êtes satisfait de ce que vous avez obtenu, mettez fin aux négociations en félicitant le vendeur pour ses qualités de négociateurs. Revoyez le contrat et juste au moment de signer, arrêtez-vous, regardez le vendeur dans les yeux et dites : évidemment, cela vient avec un plein d’essence…
Bonne chance.
