Opinion: Retirer des places en CPE pour les offrir à des garderies commerciales non subventionnées

Lettre d’opinion du Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie –

Alors que le gouvernement dénature le réseau des services de garde éducatif et la politique familiale du Québec, le Regroupement des CPE de la Montérégie (RCPEM) apprend que le développement des places prévues est compromise.

Photo: Regroupement des CPE de la Montérégie (RCPEM)

Photo: Regroupement des CPE de la Montérégie (RCPEM)

En effet, le ministère de la Famille a entrepris une démarche auprès des CPE qui développent de nouvelles places de garde. Depuis vendredi dernier, plusieurs d’entre eux ont reçu un appel de leur conseiller de la Direction territoriale du Centre et du Sud du ministère de la Famille, les informant que, contrairement aux ententes signées, le Ministère leur impose désormais un investissement de 50% du coût de l’immobilisation.

Il faut rappeler que le gouvernement récupère actuellement les surplus que les CPE avaient réussi à mettre de côté, souvent pour investir dans le développement, les laissant dans l’incapacité de répondre à cette nouvelle exigence.

Depuis l’octroi des places en 2012, les parents administrateurs des CPE ont travaillé sans relâche auprès des partenaires (municipalités, organismes publics, etc.). De bonne foi, ils ont investi temps et argent, souvent des milliers de dollars, pour l’obtention de terrains; ils ont négocié des espaces, défrayé des plans d’architecture dont plusieurs ont déjà été acceptés par le ministère de la Famille. Chaque CPE se voit maintenant contraint de trouver une somme d’au moins un demi million de dollars ou de stopper le développement et retourner ses places.

Nous ne sommes pas dupes ! Il est clair que les CPE ne pourront pas, à l’heure actuelle, recueillir des sommes aussi élevées. Ils devront retourner des places dont le gouvernement s’empressera de faire cadeau aux propriétaires de garderies commerciales non subventionnées, qui rappelons-le, n’ont respecté aucune règle établie par ce même gouvernement en 2012, passant outre les appels d’offre et le plan de développement.

« Nous ne pouvons pas vous identifier les CPE concernés, puisqu’ils craignent que toute dénonciation publique n’entraîne des représailles de toute nature, ce qu’ils ont déjà vécu dans le passé » dénonce vivement Claudette Pitre-Robin, directrice générale du RCPEM. « Il est grand temps que le gouvernement Libéral reconnaisse ce réseau éducatif de grande qualité qu’est le réseau des CPE, et qu’il soit fier de le soutenir concrètement, pour un plus grand rayonnement pour les enfants du Québec » conclut-elle.