Nuit des sans-abri: Toujours pas de ressources pour la politique contre l’itinérance

Alexandre Lampron / Rive-Sud Express

Plus de 150 personnes ont bravé la grisaille automnale, vendredi soir, pour marcher contre l’itinérance dans les rues de Longueuil. Les organisateurs de la 17ième Nuit des sans-abri craignent que les mesures d’austérité préconisées par le gouvernement Couillard aient des effets négatifs en Montérégie.

«La politique de lutte à l’itinérance a constitué un pas dans la bonne direction, mais elle ne vient malheureusement pas avec des ressources », affirme Marco Carpinteyro, coordonnateur de la Table itinérance de la Rive-Sud (TIRS). « C’est à ce chapitre que nous travaillons en ce moment avec le gouvernement.»

Photo : Courtoisie (Marche des sans abri) Plus de 150 personnes ont bravé la grisaille automnale, vendredi soir, pour prendre part à la marche des sans-abri dans les rues de Longueuil.

Photo : Courtoisie (Marche des sans abri)
Plus de 150 personnes ont bravé la grisaille automnale, vendredi soir, pour prendre part à la marche des sans-abri dans les rues de Longueuil.

Il affirme également que le contexte actuel d’austérité économique est une grande source d’inquiétude pour les organismes de la Rive-Sud œuvrant auprès des personnes itinérantes. Selon lui, les services sont sous-financés et les gens les plus fragiles sont aussi souvent ceux qui sont les plus durement affectés par les coupures. «La période nous force donc à nous mobiliser davantage pour nous faire entendre. Nous sommes très conscients qu’il faut mettre de l’ordre dans notre économie, mais il y a des besoins importants au chapitre de la pauvreté qu’il ne faut pas négliger.»

Une importante mise à jour de la politique contre l’itinérance est attendue au mois de décembre de la part de la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, Lucie Charlebois.

Une situation «inacceptable» en 2014

La directrice générale de l’Auberge du cœur L’Antre-temps, Sonia Langlois, est elle aussi inquiète. Chaque année, l’organisme héberge environ 150 jeunes âgés entre 16 et 21 ans, sans-abri ou à risque de l’être.

Les besoins sont croissants, selon madame Langlois. «Tous peuvent être touchés et tous doivent être sensibilisés. De plus en plus d’organismes sont touchés par l’itinérance et ont joint le mouvement de la Nuit des sans-abri pour témoigner de la réalité vécue sur le terrain. Un nombre croissant de partenaires travaillent ensemble pour organiser cette grande vigile de solidarité et dire qu’en 2014, c’est inacceptable que des gens se retrouvent dans la rue.»