Milieux naturels : «Ce n’est pas une question d’ambition mais de réalisation»

Photo - Alexandre Lampron

Texte et photos : Alexandre Lampron (Média Sud)
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont fait partie l’Agglomération de Longueuil, est maintenant dotée d’un canal officiel pour la protection et la mise en valeur des milieux naturels dont les objectifs consistent à permettre aux élus du Grand Montréal d’échanger sur les meilleures pratiques et sur les outils à leur disposition.

Annoncée en conclusion du Forum des maires pour la protection et la mise en valeur des milieux naturels, qui s’est déroulé le 12 mai à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), situé à Saint-Bruno-de-Montarville, cette Table ouvre la porte pour placer la région «à l’avant-garde du développement urbain durable».

«Cela veut dire que nous allons faire l’inventaire de tous les outils existants et nous allons définir ensemble une stratégie commune, avance le maire de Montréal et président de la CMM Denis Coderre. Il faut que nous soyons inclusifs et comme la CMM, qui s’est donné un Plan métropolitain d’aménagement de développement (PMAD), c’est de dire qu’il existe une réalité réglementaire, une réalité législative. Qu’est-ce que nous pouvons faire pour la changer, l’améliorer, et qu’est-ce que nous pouvons faire entre nous afin de trouver des solutions dans une réalité de développement durable? Ce n’est une question d’ambition mais de réalisation.»

Interpeller les gouvernements supérieurs

Selon M. Coderre, la création de cette Table aura comme ambitieux objectifs, déjà fixés dans le PMAD, de protéger 17 % du territoire du Grand Montréal et de porter le couvert forestier à 30 %. Sur les quelque 436 350 km2, seulement 4,8 % du territoire sont des milieux humides.

Martin Murray, maire de Saint-Bruno-de-Montarville, l’un des initiateurs du Forum avec Georges Bourelle, maire de Beaconsfield, parle pour sa part de l’importance d’interpeller les acteurs du milieu dans le but de faciliter, à terme, la mise en place d’une Trame verte et bleue métropolitaine.

«Nous devons aussi interpeller les gouvernements supérieurs sur tous les aspects des lois et des règlements, sur les différents outils financiers qui nous permettraient de mieux définir les moyens pour faire en sorte que nos objectifs soient atteints», indique le maire Murray.

Mettre à jour le plan de conservation

Ce Forum arrive pile poil pour la Ville de Longueuil au moment où celle-ci est aux prises avec les citoyens du secteur du Boisé Maricourt, dans l’arrondissement de Saint-Hubert, et le développement de cette zone névralgique pour la municipalité.

La mairesse Caroline St-Hilaire en a profité pour mettre les pendules à l’heure et dans sa volonté de remettre à jour son plan de conservation des milieux naturels qui date de 2005. Elle a un exemple connu dans la valorisation du territoire, celui du Boisé du Tremblay.

«À Longueuil, nous avons été parmi les premières villes au Québec à se doter d’un plan de conservation, mais il date d’il y a 10 ans, déclare Mme St-Hilaire. Ce plan nous permet de distinguer ce qui mérite d’être protégé, de façon à consacrer les efforts nécessaires à la mise en valeur durable, et ce, dans le cadre d’une planification qui lie l’aménagement et l’environnement. Ce genre de plan, nous devons le faire avec le milieu, les organismes et évidemment, les citoyens.»

Le Forum des maires pour la protection et la mise en valeur des milieux naturels a enfin permis à Me Marc-André LeChasseur, avocat en droit municipal et professeur adjoint à l’école d’urbanisme de l’Université McGill, de préciser les outils juridiques à mettre en place pour favoriser la protection de ces milieux.