Lettre de Martine Ouellet sur le droit de grève chez les étudiants

Martine Ouellet

Le droit de grève des étudiants doit être reconnu et balisé pour éviter les dérives des dernières semaines et du printemps 2012. Voilà le message lancé par la candidate à la chefferie du Parti Québécois Martine Ouellet, alors que les échauffourées se multiplient de nouveau entre les forces de l’ordre et les étudiants.

« L’attitude de confrontation du gouvernement libéral, ce printemps comme en 2012, mène à un climat de chaos dans certaines institutions d’enseignement. Ça suffit de voir nos enfants se faire lancer du gaz lacrymogène au visage et de voir nos universités prises d’assaut par les policiers. Ça suffit aussi de voir des votes repris plusieurs fois au cours d’une même assemblée générale jusqu’à épuisement des troupes. Il est temps de reconnaître le droit de grève des étudiants et de poser des exigences démocratiques de base pour l’encadrer », fait valoir Martine Ouellet.

Elle propose d’enchâsser le droit de grève dans la Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants. Cette reconnaissance pourrait s’inspirer de l’article 20.2 du Code du travail pour les syndicats. Une grève serait donc votée au scrutin secret et l’association étudiante devrait prendre les moyens nécessaires pour informer tous ses membres de la tenue d’un tel vote. Soulignons que le rapport Ménard de la Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012 proposait lui aussi d’encadrer le droit de grève des étudiants.

Le droit de grève a toujours été reconnu implicitement depuis 1957, les différents gouvernements négociant d’ailleurs à plusieurs reprises avec les associations étudiantes. Le gouvernement libéral en parlant de boycott et en encourageant les injonctions en 2012 a marqué une rupture avec les approches privilégiées par tous les gouvernements antérieurs, conduisant au chaos en 2012 et aujourd’hui.

La candidate met par ailleurs de l’avant plusieurs propositions pour garantir une éducation de qualité et accessible à tous, de la garderie au doctorat. «La rentrée est vue comme une épreuve insurmontable pour trop de familles. Je propose que nous offrions le matériel scolaire gratuit pour les élèves du primaire et du secondaire public, soit une bouffée d’air frais de 350 $ pour une famille de deux enfants», lance Martine Ouellet. À l’université, c’est en offrant le transport collectif gratuit aux étudiants, à l’instar de ce qui se fait à l’Université de Sherbrooke, qu’on aiderait concrètement les étudiants.

Martine Ouellet propose également de compléter le réseau des CPE tout en préservant le tarif universel, de mieux financer le réseau de l’éducation notamment en mettant les entreprises à contribution, de mieux appuyer les enseignants au primaire et au secondaire en embauchant davantage de spécialistes comme des orthophonistes et des orthopédagogues. De plus, les stages en éducation devraient être rémunérés pour mieux valoriser la profession d’enseignant.

Toujours au chapitre de la qualité de l’éducation, la candidate propose d’investir davantage dans l’achat d’équipements pour offrir des formations professionnelles de pointe. De plus, elle préconise de soutenir davantage les cégeps en région et d’encourager les techniques à vocation unique exclusive comme celle d’Art et technologie des médias au cégep de Jonquière.