Audrey Neveu / Rive-Sud Express –
La solennité a marqué les funérailles de l’adjudant Patrice Vincent samedi midi à la cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil. Politiciens et citoyens se sont déplacés en grand nombre pour rendre hommage au militaire tué le 20 octobre à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Le passage du cortège sur le Chemin de Chambly, mené par des militaires de toutes les divisions, a attiré des centaines de personnes. La musique des cornemuses a aussi accompagné le corbillard jusqu’à la cathédrale, où un immense drapeau canadien flottait au vent. «C’est une cérémonie grandiose et touchante», a commenté Jacques Chagnon, résident de Longueuil.
Photo: Audrey Neveu –
Politiciens et citoyens se sont déplacés en grand nombre pour rendre un dernier hommage au militaire tué le 20 octobre à Saint-Jean-sur-Richelieu.
De nombreux dignitaires ont assisté aux obsèques, dont le Premier ministre du Canada, Stephen Harper. Ce dernier a prononcé un discours devant la cathédrale, remplie à pleine capacité, dépeignant Patrice Vincent comme un «héros». Il a affirmé que «notre pays ne sera jamais intimidé par les barbares qui ne respectent ni la feuille d’érable ni aucun symbole de liberté».
Le chef libéral fédéral, Justin Trudeau, son homologue du NPD, Thomas Mulcair, la mairesse de Longueuil, Caroline Saint-Hilaire et la ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault, étaient aussi présents.
Après la cérémonie, une salve à blanc a été tirée lors de la remise du drapeau, des médailles et du képi de Patrice Vincent à sa famille. Celle-ci souhaitait vivre son deuil en privé. «Je sais que c’est difficile pour nous les Canadiens français d’utiliser le mot héros, a déclaré la sœur aînée de l’adjudant, Louise Vincent. Chaque jour, [Patrice] essayait d’être un homme meilleur. Cela l’a amené au rang de héros.»
Le militaire de 53 ans était un homme discret, très apprécié de ses collègues. Son ascension au sein des Forces armées ne lui est jamais montée à la tête, selon le sergent Jocelyn Mayer. «Je suis extrêmement touchée de voir le support des citoyens», a confié la caporale Nathalie Monchamp, visiblement émue après une allocution devant le public.
Les funérailles étaient le point culminant de deux semaines d’émotions et de préparatifs intenses au sein des Forces armées canadiennes. «C’est quand la poussière va retomber cette semaine qu’on va pouvoir faire notre deuil», a souligné Nathalie Monchamp.
L’équipe du 438e escadron tactique d’hélicoptères de Saint-Hubert, surnommée le Wildcat, est une «famille tissée serrée». Malgré le choc de perdre l’un des leurs, les militaires promettent de servir encore avec fierté. «On est des professionnels, on doit continuer à travailler, comme l’adjudant Vincent aurait aimé qu’on le fasse», a affirmé la caporale Monchamp.
La cérémonie s’est déroulée sous très haute sécurité. «On s’attendait au pire, mais tout s’est agréablement passé, je suis surpris», a affirmé le capitaine Jean-Pierre Turcotte. Des voitures de police bloquaient le quadrilatère de la cathédrale à la circulation, tandis qu’un tireur d’élite était posté sur le toit d’un immeuble adjacent. Trois hélicoptères Hercule ont survolé la scène bruyamment.
Patrice Vincent est décédé le 20 octobre, lorsqu’un homme converti à l’islam radical, Martin Couture-Rouleau, a foncé sur lui avec sa voiture, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
