Comment il a combattu l’intimidation : Georges St-Pierre accueilli en héros à Gérard-Filion

Diane Lapointe
Publié le 24 septembre 2014

ÉDUCATION. L’athlète québécois le plus connu au monde, Georges St-Pierre, était à l’école secondaire Gérard-Filion, hier, pour rencontrer les élèves. Loin d’être KO, ceux-ci l’ont accueilli en héros, avant de l’écouter attentivement, le questionner sur sa carrière et même sur sa vie personnelle, et solliciter des autographes et des selfie.

Comment il a combattu l’intimidation : Georges St-Pierre accueilli en héros à Gérard-Filion Denis Germain

Georges St-Pierre accueilli en héros à Gérard-Filion
Denis Germain

Sympathique, l’athlète, qui avoue être célibataire, s’est livré au jeu, comprenant à la fois qu’il était un modèle pour eux. Un modèle de persévérance, surtout, mais aussi d’espoir à d’autres niveaux, nombreux découvrant plusieurs points en commun avec le petit gars de St-Isidore, qui a étudié à l’Éna, dans l’arr. de Saint-Hubert, et devenu une grande vedette.

Issu d’un milieu défavorisé, comme la majorité des étudiants de Gérard-Filion, enfant, Georges St-Pierre a été victime d’intimidation, comme bien des jeunes. « Mais, a-t-il mentionné, je ne me suis jamais considéré comme une victime. Il ne faut pas s’apitoyer sur son sort et se comporter de la sorte. Il faut toujours marcher la tête haute, regarder les gens dans les yeux, avoir une posture ferme et non pas baisser le regard et rentrer ses épaules. Le langage corporel est très important, car il décourage les intimidateurs. Si on donne l’impression d’avoir peur, même si on l’a, ça donne l’impression que l’on est fort et que l’on a confiance en soi. C’est comme ça partout, même dans le monde animal»

Même si cette période de sa vie a été très difficile, elle l’a aidé à devenir ce qui il est, admet-il. « Elle m’a donné la force de surmonter les obstacles, et pour moi, ça été avec les arts martiaux. Ma mère m’a toujours dit qu’on ne règle rien avec la violence, mais les arts martiaux m’ont appris à avoir confiance en moi et à me tenir droit. Maintenant je gagne ma vie avec, c’est assez ironique.»

Georges St-Pierre s’est aussi intéressé aux sports de combat pour des raisons pécuniaires. « J’ai commencé à m’entraîner à l’âge de 7 ans. À la maison, nous n’avions pas beaucoup d’argent et ce sport ne nécessitait aucun équipement dispendieux, comme par exemple le hockey. Il ne me fallait qu’une ceinture et un kimono. »

Un beau gras

Georges St-Pierre, « est encore plus beau en personne », a dit la directrice de l’école, Sylvie Dupuis, alors qu’elle l’accueillait sous un tollé d’applaudissements et de cris.

Le sympathique athlète était de passage à l’école dans le cadre de la journée d’accueil, car cette institution porte la couleur des sports. « Nous sommes à développer un programme de sport de combat avec le club de lutte et de taekwondo, et l’ancien entraîneur de Georges, Amir Khan», a expliqué la directrice qui a tenté de mettre au défi, dans un combat « amical », l’athlète retraité qui « a encore sa shape ». Mais, une récente opération au genou l’a empêché de le relever. « Je dois attendre jusqu’en novembre avant de pouvoir faire des mouvements de torsion, donc Mme Dupuis gagne par défaut ! »

Une pause

Des questions en rafale de la part des jeunes fans ont suivi. Pourquoi avez-vous pris votre retraite? « Ce n’est pas une retraite, c’est une pause, parce que j’avais perdu le goût de la compétition. J’ai commencé à l’âge de 19 ans et j’ai livré plusieurs combats de haut niveau. C’est beaucoup de pression sur les épaules, c’était rendu insoutenable. Quand tu veux compétitionner, tu dois avoir le goût à 100 %. »

Un sport propre !

Puis l’athlète a aussi expliqué aux jeunes qu’il s’est aussi toujours battu pour que son sport soit « propre, sans stéroïde ni produit de la drogue. » Enfin, pour Georges St-Pierre, ce n’est pas un non-retour. « Je ne sais pas ce que je vais faire, j’ai encore beaucoup d’options. Plusieurs athlètes ont fait de longues pauses et sont redevenus champions facilement. J’ai monté une fois l’Everest, je peux, si je le veux et si j’ai le goût de revenir à la compétition, le remonter une seconde fois. »