Causerie au Centre des Femmes de Longueuil: quand la violence se conjugue au féminin

Sous la formule table ronde, une vingtaine de personnes ont participé au déjeuner-causerie sur la violence au féminin, au Centre des Femmes de Longueuil.

Photo: Nathalie Paquin – Sous la formule table ronde, une vingtaine de personnes ont participé au déjeuner-causerie sur la violence au féminin, au Centre des Femmes de Longueuil.

Nathalie Paquin / Rive-Sud Express –

La violence revêt différents visages. Celle au féminin étonne encore, bien qu’elle soit de moins en moins taboue. À l’approche des commémorations du tragique événement de Polytechnique du 6 décembre 1989, la CDC (Corporation de développement communautaire) Longueuil a tenu un déjeuner-causerie, ce 2 décembre, sur le thème «Les Femmes, aussi violentes que les hommes?», au Centre des Femmes de Longueuil. Trois panelistes et une vingtaine de participants y ont exprimé leurs constats, questions et opinions.

Photo: Nathalie Paquin - Le panel de cette matinée, composé de Marie-Christine Plante de l’organisme Carrefour pour Elle, Lucie McKay et Nathalie Pomerleau, du Centre des femmes de Longueuil.

Photo: Nathalie Paquin –
Le panel de cette matinée, composé de Marie-Christine Plante de l’organisme Carrefour pour Elle, Lucie McKay et Nathalie Pomerleau, du Centre des femmes de Longueuil.

Réunis autour de cette table ronde, se trouvaient des représentants de divers organismes du milieu, œuvrant directement auprès d’une clientèle démunie. Des intervenants qui, dans leur pratique, voient les enjeux et les conséquences de la violence sous toutes ses formes.

Marie-Christine Plante, de l’organisme Carrefour pour Elle, a précisé que  la source la plus fiable au Québec, en ce qui concerne la violence conjugale, demeure le ministère de la Sécurité publique. Selon celui-ci, sur 20 000 infractions de violence conjugales dans la province, 81% des victimes sont des femmes, dévoilant ainsi qu’à l’opposé, 19% des hommes sont les victimes de ce phénomène. Ce qui fait dire que « Oui, les femmes peuvent elles aussi être violentes! » Au féminin, la violence se manifeste toutefois, la plupart du temps, sous l’angle psychologique.

Espace de non jugement et réseau soutenant

L’Université Laval et l’Université de Montréal mènent actuellement une étude sur la violence féminine, qu’elle soit physique ou psychologique.

Le Centre des Femmes de Longueuil a décidé de mettre sur pied, tout récemment, un groupe de soutien aux femmes aux prises avec des comportements violents.

Lucie McKay, du Centre des Femmes, rapporte qu’elles sont peu à « avoir osé venir participer », le programme étant basé sur une participation volontaire. Ce groupe, dépeint comme un « espace de non jugement et un réseau soutenant », met notamment l’accent sur la violence et ses alternatives, la socialisation et les conditions de vie. Le programme est constitué de quinze rencontres, à raison d’une par semaine.

Le thème de ce déjeuner-causerie a évidemment suscité bien des questions et témoignages de la part des participants. Deux manques au sein de notre société ont été évoqués : l’aspect prévention (pour contrer la violence), de même que l’éducation (mieux encadrer les jeunes pour en faire des adultes épanouis). En ce sens, il a été mentionné la nécessité d’instaurer et de préconiser une communication non-violente, consciente.

Car il faut garder en mémoire que, pratiquées par des hommes ou des femmes, la violence peut avoir des conséquences lourdes… et même judiciaires.