L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec fait le point

pitbull-322963_960_720

Information transmise par l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec

L’Ordre met en garde les villes et municipalités du Québec relativement à la certification de la dangerosité d’un chien.

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec a été interpellé à maintes reprises au cours des dernières semaines à la suite de récentes exigences de certaines villes relativement à l’obligation pour les propriétaires de chiens d’obtenir un certificat de «non‐dangerosité» de leur animal.

L’Ordre rappelle qu’il est hasardeux pour quiconque, voire impossible, de prédire la dangerosité d’un chien à la suite d’une évaluation effectuée dans un cadre précis, d’en garantir les résultats et d’affirmer qu’un tel animal ne représentera jamais aucun risque en toute circonstance.

Personne ne peut donner l’assurance au public qu’un chien ne sera pas agressif ou dangereux. Le comportement d’un chien dépend de plusieurs variables dont l’environnement, les circonstances, son état de santé général et le contexte auquel il est exposé.

Ainsi, le professionnel pourra évaluer le niveau de réactivité d’un chien et certains paramètres mais l’agressivité demeure contextuelle et elle peut varier d’une journée à l’autre selon les stimuli et l’état de santé de l’animal. Par conséquent, le médecin vétérinaire ne peut certifier qu’un chien n’est pas dangereux sans autre précision ou limitation.

Voilà pourquoi l’attestation que le médecin vétérinaire peut remettre au client est limitée car elle doit mentionner clairement que, selon les données recueillies auprès du propriétaire ou de toute autre personne ayant été en contact avec l’animal au moment de l’évaluation et selon l’évaluation effectuée à cette date précise et dans ce contexte précis, il évalue le niveau de risque, eut égard à la dangerosité de l’animal, à faible, moyen ou élevé.

Par ailleurs, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec considère essentiel que tout animal ayant démontré des comportements à risque, notamment en ayant mordu ou tenté de mordre ou en ayant démontré de l’agressivité envers un humain ou un autre animal, soit évalué sans délai par un médecin vétérinaire, afin d’établir son niveau de dangerosité, selon les circonstances et les risques potentiels pour la sécurité du public.

De plus, les chiens présentant un comportement d’agression de prédation envers de petites proies ne devraient jamais se promener libres, et ne devraient pas être laissés sans supervision (à moins de porter une muselière panier), et ce, particulièrement en présence de bébés ou de petits animaux.

Il est grand temps que le Québec se dote d’un plan de gestion animalière efficace et adopte les meilleures pratiques en la matière. Les villes et municipalités doivent éviter d’adopter des règlements non efficaces dont le bannissement de certaines races ou encore des dispositions réglementaires qui ne sont pas applicables.

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec collabore déjà avec plusieurs villes et municipalités du Québec et les soutient dans l’adoption de règlements efficaces assurant la sécurité des enfants et des citoyens. De plus, l’Ordre anime des séances de sensibilisation avec les citoyens et propriétaires d’animaux afin que ces derniers assument leurs responsabilités.

Enfin, l’Ordre est d’avis que les règlements municipaux ne pourront diminuer les futures agressions si aucun programme sérieux d’éducation et de sensibilisation de la population et des propriétaires d’animaux n’est mis en place.

Ordre des médecins vétérinaires du Québec