Lettre ouverte du député Pierre Nantel

Le député Pierre Nantel.

Le député Pierre Nantel.

Pourquoi je vote contre la guerre en Irak et en Syrie

Il y a 12 ans – en 2003 – le député Stephen Harper exigeait haut et fort que le Canada participe à l’invasion de l’Irak aux côtés de George W. Bush. La guerre de Bush en Irak s’est avérée une catastrophe à peine imaginable.

Quand on constate l’enthousiasme de Stephen Harper – en 2003 – pour une décision militaire aussi catastrophique, on a le droit de poser de sérieuses questions sur son jugement.

Douze ans plus tard, Stephen Harper a enfin réussi à aspirer le Canada dans le bourbier irakien. Ce soir, il nous demande la permission pour prolonger cette mission et l’élargir. Pire : il veut nous faire participer au conflit en Syrie, où la guerre civile oppose plus d’une vingtaine d’armées et de milices (dont l’armée syrienne de Bachar Al-Assad et le groupe criminel qu’on appelle l’EI), et où les risques pour nos militaires sont d’autant plus graves.

Qu’est-ce qui nous dit que le Stephen Harper de 2015 a plus de jugement que le Stephen Harper de 2003 ? Que cette fois-ci, il a pris le temps d’analyser pleinement les conséquences de sa décision ?

Rien ne nous permet d’espérer que cette intervention militaire va nous débarrasser de l’EI, ou qu’elle résoudra la guerre civile en Syrie, ou qu’elle améliorera le quotidien des millions de civils et des familles déplacées de ces conflits.

Rien nous amène à croire que Stephen Harper a respecté le droit international pour se lancer dans cette aventure qui n’est cautionnée ni par l’ONU, ni même par l’OTAN.

Rien ne nous dit combien de temps cette mission doit durer (mission qui est d’abord passée de 30 jours à six mois, et qui se mesure désormais en années) ou que Stephen Harper nous a prévu une porte de sortie.

Pour toutes ces raisons, j’ai voté lundi soir dernier – au nom des Longueuillois-es et des Bouchervillois-es – contre la participation du Canada à la guerre en Irak et en Syrie. Je vais continuer, aussi, à m’exprimer en leur nom pour le retrait des militaires canadiens de cette zone.

Le conflit en Irak et les violences de l’EI en Syrie sont des problèmes qui ont des répercussions mondiales. Il faut chercher des solutions politiques, et un rôle constructif pour le Canada, pour mettre fin à la violence et à l’extrémisme.