Le 9 mai avait lieu le gala de la remise des Grands Prix du livre de la Montérégie. L’événement, sobre et de bon goût, s’est déroulé à la Maison de la Culture de Longueuil. L’Association des auteurs de la Montérégie (AAM) qui célèbre cette année ses 20 ans a le grand plaisir de dévoiler les noms des lauréats des Grands prix du livre de la Montérégie 2016.
Le prix Arlette-Cousture a été remis à Gilles Jobidon pour La petite B., publié aux éditions Leméac.
La petite B. de Gilles Jobidon s’ouvre avec les paroles du personnage de Maah qui s’adresse au jeune Baudelaire en ces termes : « Il y a ici ce que tu cherches : la beauté, la cruauté, les chuchotements et les fureurs du monde ». Et c’est à la rencontre de ces fureurs et de cette beauté que la très belle langue poétique de Jobidon, tout empreinte des ors et des parfums baudelairiens, nous mène. Nous entrons ainsi dans la sensualité d’objets et de paysages qu’aurait peut-être croisés le poète et nous entendons les voix magistrales de différentes femmes sorties d’un passé imaginé pour Charles Baudelaire à qui l’auteur invente, dans cet audacieux défi, une descendance. Le jury a salué l’écriture efficace et les personnages attachants de ce roman. Il a apprécié le voyage intérieur du personnage principal, Éva, « tout en rythme, en passant du présent au passé ». L’ensemble de l’œuvre a été qualifié de « direct, sensible et émouvant ».
Gilles Jobidon travaille depuis plus de vingt-cinq ans dans le milieu de la culture et des communications. Très remarqué par la critique, son premier roman, La route des petits matins, a remporté le prix Robert-Cliche 2003, le prix Ringuet 2004 de l’Académie des lettres du Québec et le prix Anne-Hébert 2005.
Le prix Bernadette-Renaud a été remis à Mylène Arpin pour son roman Curieux de nature! Tome 2- Les fleurs sauvages, publié aux éditions Hurtubise.
C’est une histoire charmante et bien racontée, très réaliste aussi et d’une simplicité et d’une beauté naturelle. On y apprend beaucoup de choses sur les animaux et sur les plantes, mais sans que ce soit forcé. Les fleurs sauvages est un documentaire romancé vivant et bien imaginé avec des personnages attachants. On sent la vie partout dans le texte, avec ça et là, des élans d’humour dans un style à la fois léger et ample.
Si Mylène Arpin aime autant écrire pour les plus jeunes, c’est parce qu’elle a su garder son cœur d’enfant. Quand Mylène n’écrit pas, elle passe tous ses temps libres en pleine nature, sur sa terre dans les Laurentides. Représentante chez Distribution Prologue depuis de nombreuses années, elle a déjà publié six romans pour la jeunesse.
Le prix Rina-Lasnier est allé à Mathieu Blais pour son recueil Notre présomption d’innocence publié aux éditions Triptyque.
Notre présomption d’innocence est un poème « écrit à la pointe de la bouteille ». Dans l’urgence/ la rébellion. Nous voilà avec Petitabeille et Le loup Vendredi en plein cœur de la ville-île. Tout n’est pas dit, mais on sait.
Notre présomption d’innocence nous offre une écriture percutante / audacieuse / fanfaronne/ qui se passe dans le corps / vive comme le sang. Notre présomption d’innocence, une écriture qui hurle !
Mathieu Blais enseigne la littérature au cegep Édouard-Montpetit. Romancier et poète, il a notamment été lauréat du prix Rina-Lasnier en 2014. Avec ce septième livre, l’auteur renoue avec une poésie sensible et percutante.