Le Projet du REM doit être réalisé pour la collectivité, selon l’Agglo de Longueuil

L'agglomération de Longueuil se prononce sur le Projet de Réseau électrique métropolitain, avec des réserves.

L’agglomération de Longueuil se prononce sur le Projet de Réseau électrique métropolitain, avec des réserves.

Les élus autour de la table de l’agglomération de Longueuil se prononcent sur le Projet de Réseau électrique métropolitain (REM), un projet de transport collectif porteur qui doit être réalisé pour et avec la collectivité, selon eux.

L’agglomération a justement déposé un son mémoire conjoint le 29 septembre devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Son partenaires est le Réseau de transport de Longueuil (RTL) et tous deux se sont dits favorables au projet.

Ils veulent cependant obtenir des réponses aux questions touchant notamment le financement des coûts d’immobilisation et d’exploitation de la part du porteur du projet, soit la Caisse de dépôt et placement du Québec.

L’agglomération de Longueuil estime que le projet répondra aux besoins de la grande région métropolitaine exprimés depuis 40 ans et aux objectifs de de l’agglomération de Longueuil qui a fait de l’électrification des transports une priorité.

« La mise en place d’un tel projet soulève toutefois des enjeux financiers, de congestion et de respect de la planification du territoire qui toucheront directement les 420 000 citoyens de l’agglomération de Longueuil. À l’image du gouvernement du Québec qui considère maintenant les villes comme un véritable gouvernement de proximité, nous souhaitons être un partenaire à part entière de l’élaboration du REM », a affirmé la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire.

Toutefois, le volet financement par captation de la plus-value foncière sur les investissements exprimé par la Caisse de dépôt et de placement déplaît aux deux partenaires (Agglomération et RTL). Selon eux, ce mode de financement pénaliserait la région qui n’accueillera que 3 des 24 stations projetées alors que le financement tel que proposé générerait 350 M$ dans son ensemble, dont une très grande partie proviendrait du territoire de l’agglomération de Longueuil.

« Le mode de financement proposé est clairement inéquitable pour l’agglomération. L’arrivée du REM augmentera les besoins en services aux nouveaux résidents et commerces qui s’installeront à proximité du tracé. Les sources de financement des villes étant limitées, cela nous priverait de sommes importantes dont nous aurons besoin pour l’ajout de services aux citoyens… Les revenus iront ailleurs alors que nous devrons assumer les coûts », explique la mairesse Caroline St-Hilaire.

Tout comme l’a fait la Ville de Sainte-Julie relativement à son secteur, il y a quelques jours dans son mémoire, le RTL et l’agglomération de Longueuil parlent de la problématique de la congestion sur le boulevard Taschereau et le segment de l’autoroute 30 situé entre les autoroutes 10 et 20 aux heures de pointe, pour accéder aux quais d’embarquement.

Les élus des villes liées soutiennent qu’il est prioritaire que l’autoroute 30 soit élargie pour accueillir des voies réservées au transport collectif et aux véhicules à haut taux d’occupation. Quant au boulevard Taschereau, il doit être transformé en véritable axe de transport collectif structurant, en interconnectivité avec le REM et la station de métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke.

D’autres points sont soulevés, tels l’importance de financer adéquatement un service d’autobus à haute fréquence vers le REM et de limiter les inconvénients des correspondances entre les autobus et le nouveau réseau électrique.

« On estime que trois usagers sur quatre feront dorénavant une correspondance lors de leur parcours et cela ne doit pas devenir un frein à l’utilisation du REM. Il faut par ailleurs que les sommes nécessaires soient disponibles pour continuer le développement notre réseau d’autobus ailleurs sur le territoire et qu’un financement récurrent soit consacré à la gestion de la croissance et des besoins en infrastructures découlant de l’implantation du REM », a mentionné Colette Éthier, présidente du RTL.

Au-delà de l’enjeu majeur de l’endroit où sera construite la station terminale, l’agglomération de Longueuil et le RTL enjoignent la Caisse à respecter le zonage agricole en vigueur au sud de l’autoroute 30.