Les commissaires de la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) tiennent à faire valoir leur profonde insatisfaction concernant le projet de loi sur la gouvernance des commissions scolaires et demandent au ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MEESR), François Blais, de le repenser.
Selon la CSMV, il doit se donner les moyens pour atteindre ses objectifs et actuellement, le projet de loi ne correspond pas aux objectifs que le ministre dit avoir. Et les structures qu’il veut mettre en place sont alambiquées.
Le ministre dit vouloir donner plus de pouvoir aux parents. Cependant, la structure proposée ne permet pas de le croire. Par exemple, les parents devraient avoir la possibilité de conserver leur siège au conseil d’établissement et au Comité de parents lorsqu’ils sont élus au Conseil scolaire au lieu de couper leurs liens comme le projet de loi
Qui plus est, dans le nouveau Conseil scolaire, les parents seraient minoritaires (6 sur 16) et pourraient se retrouver devant plusieurs personnes qui, n’habitant pas le territoire, n’auraient pas d’enfant à la Commission scolaire.
Autre cible manquée, le ministre dit qu’il veut reconnaître les enseignants comme des experts essentiels en pédagogie, mais il ne dit pas comment.
“Le ministre considère les nouveaux conseils scolaires si faibles qu’il ne leur reconnaît pas la compétence pour juger du travail de leur propre directeur général et se garde un droit de regard sur leur situation d’emploi” affirme la présidente de la CSMV, Carole Lavallée.
Le projet de loi ferait du Conseil scolaire, une instance qui pourrait théoriquement être composée de 14 membres sur 16 qui n’habitent pas le territoire et, aisément, être composée d’une majorité résidant hors territoire qui ne paieraient pas la taxe scolaire … dont ils auraient le pouvoir de fixer le taux.
Le monde de l’éducation est à repenser … cela devrait susciter l’enthousiasme au lieu du concert de critiques négatives comme on l’a entendu depuis le dépôt du projet de loi.
Il y a maintenant 20 ans que les structures du réseau scolaire n’ont pas bougé. Elles méritent d’être rafraîchies non pas par une série de correctifs, mais par une restructuration globale.
Le ministre aurait dû consulter avant de déposer ce projet de loi, comme le Conseil des commissaires l’en avait invité l’été dernier.
Les commissaires de la CSMV a convenu de présenter un mémoire à la Commission parlementaire pour faire valoir son point de vue détaillé sur le projet de loi et les difficultés de fonctionnement que pourraient apporter certains articles du projet de loi. Il a aussi été convenu de demander de témoigner à la Commission parlementaire.

