Message émis par la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression sexuelle
Dans le cadre de la campagne nationale des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes qui se déroule du 25 novembre au 6 décembre, la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression sexuelle de l’agglomération de Longueuil et de la MRC de Marguerite D’Youville invite la population à porter fièrement le ruban blanc en guise de non-violence et de paix.
Ces 12 jours permettent de se rappeler que beaucoup de travail reste à faire afin de sensibiliser et conscientiser la population aux différentes problématiques de violence vécues par les femmes.
Pensons aux récents événements relatifs aux agressions sexuelles et à tout ce qu’ils ont soulevé comme indignation et questionnements ! Il existe encore tant d’idées préconçues et de mythes quand il s’agit des crimes à caractère sexuel qu’on a tôt fait de re-victimiser les femmes en leur imposant le fardeau de démontrer qu’elles ont agi correctement et parfaitement en toute circonstance. Les mythes et les fausses croyances minimisent la gravité de la violence à caractère sexuel et embrouillent notre compréhension du consentement.
Qu’est-ce qu’une agression sexuelle?
L’agression sexuelle est une voie de fait, mais se distingue des autres voies de fait par la nature sexuelle de l’acte (articles 271 à 273 du code criminel). Ce type de voie de fait est commis de manière à porter préjudice à l’intégrité sexuelle de la personne victime.
Ici aussi, le degré de forceutilisé importe peu et le spectre de la violence à caractère sexuel est large. Toucher un sein, caresser une fesse au passage, sans le consentement, est une agression sexuelle. Il y a bien sûr une gravité objective dans les gestes posés, mais il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas que le viol qui constitue une agression sexuelle et qu’il ne faut pas minimiser l’impact des autres gestes commis sur les femmes sans leur consentement.
Qu’est-ce qu’un consentement libre et éclairé?
La notion de consentement est au centre des crimes à caractère sexuel. Beaucoup d’encre a coulé relativement à cette importante notion. Mais résumons-la ainsi : Un NON est un NON en droit criminel canadien.
Et ce NON peut survenir à tout moment, et ce, même après un début de consentement. Aucune drogue, médicaments ou alcool ne peut autoriser un agresseur à disposer du corps d’une femme sans son consentement. Que cette femme soit habillée de façon séduisante, qu’elle ait invité l’agresseur chez elle, qu’elle soit travailleuse du sexe, qu’elle soit sa conjointe, ne permet pas à l’agresseur d’agir. Il doit comprendre qu’elle ne veut pas, qu’elle ne veut plus. Et le refus n’a pas besoin d’être exprimé par la parole. Il peut s’agir de gestes.
Dénoncer ou pas?
En terminant, nous savons tous qu’il n’est pas facile de dénoncer ce type de crime pour plusieurs raisons propres à chaque femme dans leur situation. De toute façon, là n’est pas l’objectif de ce texte. Toutefois, nous encourageons fortement les femmes à aller chercher de l’aide. Les organismes qui travaillent auprès des femmes ayant subi une agression sexuelle constatent à tous les jours les ravages causés chez elles. Dépression, anxiété, symptômes post-traumatiques, problèmes sexuels, méfiance relationnelle, idées suicidaires etc. Sans oublier ce doute toujours subsistant d’avoir peut-être contribué à l’agression…
Avec de l’aide, nous continuons à penser que les femmes peuvent s’en sortir. Plusieurs ressources existent afin de les épauler d’un point de vue psychologique, mais aussi dans leurs démarches éventuelles si elles décident de dénoncer. Elles ne sont pas seules et briser leur isolement ne peut être que salutaire.
Catherine Cartier, directrice générale (CAVAC de la Montérégie)
Pierre Ménard, directeur général ( La Traversée)
Pour la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression sexuelle de l’agglomération de Longueuil et de la MRC de Marguerite D’Youville.