L’exposition Traversée de Catherine Plaisance est présentée jusqu’au 7 février 2015 à Plein sud, à l’intérieur du Cégep Édouard-Montpetit. Photo: Nathalie Paquin.
Nathalie Paquin / Rive-Sud Express –
Drame et séduction… deux termes inconciliables? Pas dans l’univers de la jeune artiste Catherine Plaisance qui apporte au premier une facture digne du second. Cette entourloupette des genres se passe sous notre nez, grâce aux catastrophes sublimées de ses œuvres, réunies dans l’exposition Traversée, présentée à Plein sud, à Longueuil, jusqu’au 7 février 2015. 
Catherine voue un profond intérêt à la photographie de presse. Les événements spectaculaires, les catastrophes naturelles et le sort de notre planète l’interpellent. Ses scènes catastrophes puisent à même des événements passés et actuels, témoins remaniés d’un quotidien sans cesse renouvelé, quoique toujours différent.
Chaque œuvre relève d’une technique inédite et d’une démarche surprenante. Dans un premier temps, l’artiste réalise une maquette d’envergure, sur la longueur, à l’aide d’objets de tout acabit, incluant des véhicules-jouets. Chacune de ces maquettes peut englober des scènes variées. Par exemple, débuter sur The Great Pacific Garbage Patch (ce fameux vortex de déchets du Pacifique Nord) et se conclure par un sensationnel accident de voiture.
Une fois cette étape complétée et toutes lumières fermées, dans le noir absolu, Catherine s’empare d’une lampe de poche d’une main, et de l’autre, de sa caméra, installée en mode « travelling ». Ayant auparavant placé un point lumineux par scène et propulsé de la brume sèche sur ce montage étonnant, l’artiste se met alors en quête des meilleurs angles, éclairages et effets produits pour en saisir des clichés.
Photographies qui seront ensuite triées avec soin pour en tirer les épreuves qui seront présentées au public. Le résultat nous propulse au cœur « d’après drames » inventés, mais fort plausibles, magnifiés par un jeu de lumière et de brouillard exceptionnel.
« Qui a dit qu’une catastrophe ne peut revêtir un aspect esthétique?» a justement questionné, fort à propos, Vincent Lavoie, professeur au département d’histoire de l’art de l’UQÀM, présent lors du vernissage de l’exposition, le jeudi 4 décembre. M. Vincent a de même signé le texte de l’opuscule de Traversée.
L’exposition Traversée est présentée jusqu’au 7 février 2015 à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil, situé au 150, rue De Gentilly, local D-0626 (à l’intérieur du Cégep Édouard-Montpetit).
